Extrait
« Nous étions quatre-cents, peut-être plus sur la ligne de départ. Le printemps était proche, mais l’air restait encore glacial. Le ciel était bas. Jamais je ne pris un si mauvais départ dans une compétition. Et pourquoi ce jour-là ? Pourquoi le jour où le Professore Cassetta était là, en France ? Certes, il s’agissait d’un cross, tous ceux qui ont participé à une course de cross-country, savent sans doute à quel niveau peut monter l’adrénaline.
Cette atmosphère électrisante sur la ligne de départ, où chacun voudrait bien se placer alors qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Le départ ressemble à une ruée de soldats fous qui se jette à l’assaut, à une vitesse délirante. Tous cherchent les premières places, pour prendre la corde. Rater le départ pour les meilleurs, c’est comme rater son train : on reste à quai, en faillite totale, un vrai raté. Nous n’étions pas à Ham ce jour-là, nous étions à Waterloo ! »